Souffler, cisailler, écrémer, fritter… Oui, la conception du verre, et plus particulièrement du cristal, se compose d’une farandole d’étapes. Toutes plus précises et minutieuses les unes que les autres. Comme dans de nombreux domaines artisanaux, la France a su se distinguer et faire reconnaître ses multiples savoir-faire à travers les siècles. L’Hexagone, mais surtout ses artisans, ont développé un talent que le globe envie.
Parmi les histoires les plus romanesques et magiques qui gravitent autour de la cristallerie artisanale française, on retrouve celle de La cristallerie royale de Champagne. Fermé depuis 2016, l’établissement a, néanmoins enrichi La France, le roi Louis XIV et l’histoire de la cristallerie pendant plus de 300 ans. Car c’est en 1666 que Jean-Baptiste Mazzolay, maître verrier, lance les cristalleries. Envie d’en savoir davantage sur l’univers de la cristallerie ? Son histoire ? Et plus particulièrement sur sa facette champenoise ? C’est par ici, dans ce nouvel article de Terroir-artisan.
Cristal artisanal : zoom sur les secrets de fabrication
Nous sommes nombreuses et nombreux à avoir vu, de près ou de loin, un maître verrier à l’œuvre. Bien souvent, nous sommes tout autant à être impressionnés par la précision du geste et par la beauté du rendu. Si ces somptueuses réalisations résultent d’un grand talent, elles sont aussi le résultat d’un savoir-faire transmis de génération en génération. Alors, comment fabrique-t-on les fameuses flûtes de cristal, les verres, carafes et autres objets d’inégalable beauté ?
La première étape consiste à concevoir la matière première. Matière que l’on obtient en mélangeant dans le fameux mélangeur chutes de cristal, potasse, sable et plomb. Ses ingrédients sont récupérés sous forme de poudre. La poudre est ensuite mise en brouette et parfois colorée.
Vient ensuite le moment de passer cette matière au four. Et pas dans n’importe quel four, puisqu’il s’agit d’un four en terre, lui-même placé dans un gigantesque four en fusion dont la température s’élève à pas moins de 1300 degrés. La poudre est laissée 14 heures au four. Le lendemain, c’est une pâte facile à travailler que les artisans récupèrent.
Pâte brûlante, en forme de boule, récupérée à l’aide d’une canne. La canne est tournée pour obtenir une belle boule lisse de cristal. Vient ensuite le moment de la paraison. Étape durant laquelle le maître verrier creuse et gonfle la boule de cristal jusqu’à obtenir la forme voulue.
On passe alors aux étapes de finition et de décoration. La calotte de paraison est enlevée à l’aide d’un chalumeau. L’objet est ensuite poncé avant d’être recuit. Puis on décore, on grave à l’aide du meule à diamant. L’une des étapes les plus minutieuses et délicates de la conception dans son intégralité.
Cristallerie de Champagne : retour au 17e siècle
C’est en 1666 que le roi Louis XIV décide de laisser parler son amour pour le cristal. Son Premier ministre, Colbert fait venir de Murano des maîtres verriers. L’objectif : développer les manufactures et, de la même manière, le savoir-faire artisanal. Jean-Baptiste Mazzolay se verra alors accorder du roi lui-même le droit d’ériger la cristallerie royale en Champagne, à Bayel plus précisément. Cristallerie ayant fermé ses portes en 2016. La manufacture a fournit le palais jusqu’en 1727.
À l’instar de la cristallerie Daum, la cristallerie Baccarat ou encore la cristallerie Lalique, celle de Champagne a été et est toujours reconnue comme l’un des grands noms en la matière. C’est sans surprise que la Cristallerie royale de Champagne est réputée partout à travers le globe pour avoir conçu les plus sublimes flûtes éponymes. Un savoir-faire qui perdure encore et toujours malgré les difficultés qui frappent le monde artisanal.
L’équipe Terroir-Artisan, Chloé
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. L’alcool se savoure avec modération.