L’art du vitrail, une tradition des Hauts-de-France

22-04-2022

Terroir-Artisan - L’art du vitrail, une tradition des Hauts-de-France

L’art du vitrail remonte à des temps très anciens… S’il a connu beaucoup de succès au Moyen-Âge, des artisans passionnés ont toujours existé pour faire vivre cette activité. Aujourd’hui encore, le métier de vitrailliste perdure et adapte au monde moderne ce savoir-faire ancien qu’est l’art du vitrail.

Origine du vitrail

Si l’apparition du verre remonte à quelques milliers d’années avant notre ère, on estime que la technique du vitrail date de l’Antiquité. En effet, on a retrouvé, datant de l’époque romaine, des mosaïques en verre de couleur sur des murs et des sols. C’est au 1er siècle avant JC que la technique du verre soufflé fait son apparition. On commence alors à placer des vitres en verre coloré aux fenêtres de certaines villas romaines.

Dans les églises, des ébauches de vitraux sont réalisées avec des feuilles d’albâtre très fines insérées dans des cadres de bois aux IVe et Ve siècles. En Italie, les vitraux se développent au 6e siècle. Ils sont sertis de bois, de métal ou de plâtre. Leur succès s’étend en Europe occidentale au siècle suivant. C’est ensuite au 10e siècle que le plomb va remplacer les autres matériaux pour les châssis, il est notamment plus résistant à l’humidité. Les couleurs utilisées à l’époque étaient plutôt sombres…

Le développement des vitraux

Puis, aux 11e et 12e siècles, la France devient une référence pour le vitrail au plomb, principalement à Reims, Auxerre ou Saint-Denis. Les vitraux sont alors de petite taille et assemblent des médaillons qui peuvent contenir des motifs végétaux. Au 12e siècle, la Picardie et la région parisienne voient apparaître le style gothique. Cela va influer le travail des verriers, avec des ouvertures plus grandes laissant passer plus de lumière. On remarque à partir de cette époque des créations plus originales et plus variées, toujours liées à la religion. Les rosaces voient le jour et se développent dans beaucoup de cathédrales notamment à Amiens.

Au 17e et 18e siècles, beaucoup de vitraux colorés disparaissent, remplacés des couleurs plus neutres (gris et blanc). Le mouvement artistique Art Nouveau va redonner ses lettres de noblesse au vitrail dès la fin du 19e siècle. L’art du vitrail continuera à se développer au 20e siècle avec l’apparition de nouvelles techniques.

Le métier de vitrailliste

L’artisan qui travaille les vitraux est le vitrailliste. On parle aussi de Maître Verrier. Il s’occupe de la restauration des vitraux anciens et crée également des vitraux modernes. Il est donc autant technicien qu’artiste ! Il utilise principalement deux matériaux : le plomb pour la structure et le verre coloré. Le travail sur le verre requiert un savoir-faire très particulier, prenant en compte les caractéristiques de ce matériau notamment sa transparence mais aussi la lumière qui sera apportée par l’environnement naturel.

Le vitrailliste peut être à son compte ou salarié dans une petite entreprise, il peut aussi être expert auprès de certains services de l’État. Il peut tout d’abord participer à la restauration de vieux vitraux, qui ne manquent pas en France ! Mais il peut aussi continuer à en créer de nouveaux pour le compte de clients. Ces derniers peuvent être variés, professionnels, particuliers, organismes privés ou publics, pour apporter une touche spécifique à un intérieur ou à un commerce par exemple.

Comment travaille un vitrailliste ?

En premier lieu, il élabore une maquette du vitrail sur carton, avec ses vraies dimensions. Il utilise un calque pour dessiner l’emplacement et la forme des plombs. Il les reproduit ensuite sur du papier. On nomme cette étape le tracé. Chacune des pièces du vitrail s’appelle un calibre. L’artisan va les numéroter et les découper pour les mettre sur le calque. Puis, il les rassemble par couleur et les pose sur des feuilles de verre qu’il va découper au diamant.

Afin d’apporter plus de précision si besoin, il peut aussi se servir d’un petit marteau et d’une pince plate. Il peut aussi ajouter des détails en les dessinant au pinceau. Après la découpe, le vitrailliste lime les côtés des pièces de verre. L’étape suivante est le sertissage. Elle consiste à assembler les calibres (pièces de verre) et les baguettes de plomb et à les souder.

Lorsque le vitrailliste aura terminé son travail en atelier, il se rendra en extérieur sur le lieu de pose du vitrail. Il se doit donc d’avoir une bonne forme physique pour porter des poids assez lourds, et travailler en hauteur dans des postures pas toujours très confortables !

L’art du vitrail dans les Hauts-de-France

La Vallée de la Bresle, qui se trouve en partie dans le département de la Somme, est réputée depuis le Moyen-Âge pour son travail du verre. Dès le 15e siècle, les premières verreries sont établies et se développent dans les siècles suivants. Dans le département du Nord, c’est la commune de Sars-Poterie qui s’est spécialisée dans l’activité verrière. Elle possède d’ailleurs un musée consacré à ce domaine. Aujourd’hui beaucoup de verreries travaillent pour le secteur du luxe (cosmétique, parfumerie) et font du flaconnage.

Un certain nombre d’ateliers dédiés à l’art du vitrail existe encore dans les Hauts-de-France. S’ils peuvent prendre en charge la rénovation de vitraux anciens, ils mettent aussi leur savoir-faire au service de nouvelles créations de vitraux contemporains. Elles peuvent concerner l’habitat, le patrimoine, la décoration, le double-vitrage à vitraux…

Vous trouverez ces vitraillistes dans l’Aisne (Courboin, Chézy-sur-Marne, Soissons), le Nord (Lille, Cysoing, Loos, Terdeghem), l’Oise (Noyon), le Pas-de-Calais (Sailly Labourse) et la Somme (Cottenchy).

L’équipe Terroir-Artisan, Nadine

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